28 Mai 2005
L'enfer et le paradis
THE WHEEL OF SUFFERING
Un jour, un fameux samouraï nommé Kasaï, fatigué de risquer partout sa haute et puissante carcasse, se prit à écouter son âme. Et son âme lui dit : " Par pitié, trouve-moi ". Kasaï s'étonna fort : " T'ai-je donc égaré ? Puisque tu sais parler, mon âme, dit encore? Où es-tu ? Réponds-moi et j'irai te chercher "-" Je suis où est l'enfer. Je suis peut-être aussi où est le paradis. " L'âme lui dit ces mots, puis demeura muette.
Alors KasaÏ décrocha son épée et s'en alla sur les routes à la recherche de ces lieux où était son âme. Or, comme il cheminait, il parvint à la ville d'Ise, où était un marché. Un moment il erra parmi les charretées de légumes, puis acheta pour quelques sous un bol de riz bouilli et s'assit contre un arbre pour déjeuner tranquille. Il vit alors passer un homme sur son âne, et soudain reconnu son visage. Il l'avait rencontré un jour, dans la montagne d'Ise où il s'était égaré à pourchasser des brigands. Cet homme était ermite. Il avait hébergé le samouraï perdu puis il l'avait remis sur la route de la ville. Il y avait de cela quinze ans, peut-être vingt. Il n'avait pas changé d'un cheveu, d'une ride. Il s'appelait Hakuin. Il paraissait heureux. Kasaï laissa sa pitance et de loin le suivit jusqu'à sa maison basse au bord de la forêt qui grimpait vers les brumes. Il demeura longtemps à l'abri du sous-bois, sans oser s'approcher de la porte. Au crépuscule enfin il s'en vint sur le seuil, appela : " Maître Hakuin ! "
Il attendit un peu, puis l'ermite apparut, une lampe à la main.
" Que veux-tu mon fils
- Me reconnaissez-vous ? dit Kasaï.
- Entre "répondit le vieil homme".
Après qu'ils eurent bu ensemble un bol de thé :
" Maître Hakuin, dit le samouraï, je cherche le chemin du paradis, je cherche aussi celui de l'enfer, car mon âme m'a dit qu'elle était en ces lieux? Aidez-moi, je ne sais que marcher sans boussole, au hasard."
L'ermite resta silencieux à contempler son visiteur. Puis sa figure se fit soudain si sarcastique et méprisante que Kasaï se dressa, le coeur bouleversé et les tempes battantes.
" Qui es-tu pour me prier ainsi ? Grinça méchamment maître Hakuin. Un soudard, un brutal, un rustre. Certes, je te connais. Tu pues autant qu'un fauve. Quinze années sont passées depuis ce jour où par indulgence coupable je t'ai accueilli sous mon toi, mais je n'ai oublié ni ta mauvaise odeur ni ton regard stupide. Comment l'aurais-je pu ? Tu es ce qui se fait de plus sot en ce monde. Toi, suivre le chemin du Ciel et de l'Enfer ? Plutôt mener un chien à la porte de Dieu ! "
Kasaï pâlit. Son oeil se fit terrible et sa bouche trembla. Jamais aucun vivant n'avait osé l'insulter de la sorte. La fureur tout à coup déborda de son corps. Il empoigna son sabre, à deux poings et le leva. Comme il allait l'abattre :
" Ici s'ouvre le chemin de l'enfer ", dit maître Hakuin.
Il souriait, paisible, à nouveau tendre et simple. Le samouraï laissa tomber ses bras puis lui sourit aussi, l'air tout illuminé. Enfin il s'inclina devant le vieil ermite. Alors il entendit au-dessus de sa tête :
" Ici, mon fils, s'ouvre le chemin du paradis. "
C'est ainsi que commença le long voyage de Kasaï à la rencontre de son âme.
Histoire zen, par Henri Gougaud
Cette parabole nous décrit parfaitement le chemin de tout être humain cherchant sa voie dans l’inextricable forêt de l’existence où les arbres remparts sont nos douleurs et nos peurs. Ces fameuses émotions indisciplinées qui nous testent et nous taraudent, qui provoquent des comportements dont on regrette souvent par après les conséquences. Alors que nous devrions les contrôler nous nous perdons souvent dans ces souffrances et apprenons à vivre avec sans remettre en question nos agissements. Nous subissons la vie, au lieu de la vénérer nous l’ignorons.
Si la peur ou la colère engendre haine, violence et infernaux tourments de tristesse, l’amour et la compassion engendre un bonheur sans égal dans l’univers. Cependant, force est de constater qu’il est plus facile de se contenter de ce que l’on subit car l’on y est habitué, plutôt que tout remettre en question et d’ouvrir son âme en confiance au bonheur et à l’harmonie.
Toutes les religions et notre cœur aussi, nous confirment l’importance de la foi c’est un fait. L’histoire du monde depuis son commencement nous consolide dans des croyances toutes aussi passionnées, mythiques et profondes les unes que les autres. Trouver sa voie dans ce méandre est difficile, d’autant plus que la grande majorité d’entre nous suit la religion des ses parents par défaut ou par excès et l’autre majorité n’a aucune vie spirituelle.
On peut agir différemment en ouvrant son esprit, en s’intéressant à l’histoire des religions à travers le monde en remontant les siècles. Les panthéons multiples anciens ou méconnus sont fascinants, on y découvre des messages empreints de sagesse et de vérité qui finalement mènent à la même conclusion qui est l’AMOUR de l’autre, de soi, de ce qui est vivant. Ce qui diffère est la manière et les moyens d’arriver à cette fameuse conclusion. L’homme s’est finalement bien souvent éloigné de son Dieu, aveuglé par le pouvoir rivé aux dogmes religieux.
Ce dont il faut être conscient à propos des religions, des croyances et de la foi en un ou des Dieux et Déesses, c’est la manipulation pour atteindre le pouvoir dont l’homme se sert pour mieux asservir l’autre par conséquent nous…
A ce jour, l'humanité n’a rien inventé, elle ne fait que revivre encore et encore la roue qui alterne souffrance et bien-être sans jamais se stopper.
Pour arrêter de subir cette roue, en premier lieu vous devez considérer votre vie comme un joyau à mille facettes que vous devez découvrir, analyser et comprendre.
Ayez foi en vous avant de croire en qui ou quoi que ce soit, observez et écoutez votre cœur vous y sentirez une petite flamme, c’est en celle là que vous devez croire et en aucune autre. Cette foi là, personne ne peut vous la prendre et s’approprier son culte. A vous enfin de choisir l’enseignement qui vous conviendra le mieux tout en respectant celui qui est différent. La force issu de votre foi vous fera déplacer vos montagnes.
*Que votre quête personnelle soit bénie par le souffle de l'Esprit*