10 Juillet 2005
Une approche du Nirvana
pour s’échapper du Samsara
Bien vaste programme n’est ce pas !
Atteindre le paradis pour s’échapper de l’enfer…
certes nous y songeons tous les jours ou presque, comment faire pour s’éloigner d’une réalité mordante, affligeante où la souffrance surgit et nous traverse, provoquant ce sentiment d’impuissance et cette triste déception que le monde est abjecte sous bien des aspects.
Il s’agit dans cet article de vous donner quelques pistes de réflexions, issues de mes lectures, pensées et expériences.
Tous les jours mon cœur se brise face aux souffrances du monde, et une chose est apparue évidente, l’enfer est ici, non pas dans un monde imaginé d’une autre dimension avec des êtres rouges et fourchus (de pieds et d’armes) mais bien ici sur terre, en notre siècle présent où le rouge du sang qui coule est bien présent et où les armes sont maîtresses! Guerres, génocides, famines, maladies, ignorance et pauvreté maintenues par une surconsommation inique, maltraitance du vivant, les humains, la nature… bref, les exemples de l’enfer sont à la portée du regard, des oreilles et du cœur… eh oui, triste constat que ce déséquilibre n’est ce pas ?
Alors que peut y faire, comment transcender cette souffrance, comment approcher la paix d’un paradis si loin ?
Je n’ai pas une réponse toute faite, j’ai une longue réflexion sur le sujet, réflexion nourrie de lectures de sages enseignements, d’observation et d’expérience personnelle.
Voici dans la suite de cet article des pistes de réflexion, des enseignements. Je n’aurais pas la prétention de détenir la sagesse, mais je pratiques autant que faire se peut l’humilité de tendre vers cette sagesse, cette lumière et cette approche de l’ombre pour émerger une conscience du tout, de la paix intérieure et obtenir ma libération...
Voici un extrait d’un texte de Lama Surya Das
Insérer le nirvana dans notre vie : lâcher prise
Bien sur, on adore la poésie, on aime tout ce qui est pétillant, original et frais. Pourtant, tout cela est vieux et rance au regard de la simple expérience de l'instant présent, dans sa fraîcheur bouleversante et poétique, sans qu'il soit besoin d'écrire, de collecter, de garder ou de fabriquer quoi que ce soit. Chaque instant énonce la vérité.
Le nirvana n'est, selon le Bouddha même, que l'abandon du désir, de l'attachement. Ce qui n'est pas rien Plus notre pratique spirituelle, notre méditation et notre activité quotidienne vont dans le sens de l'absence de désir et d'attachement (comprenez moins on est inflexible, exigeant, égoïste et avide), plus le nirvana s'introduit dans notre vie, presque en catimini. Car Si le nirvana est ici même, nous sommes souvent ailleurs
Le nirvana cherche constamment à s'infiltrer dans les failles de l'armure de 1'ego. Or, il est possible d'élargir ces brèches en renonçant à certaines défenses et barricades, à cette façon qu'on a de s'accrocher aux choses, à ses comportements répétitifs et générateurs de dépendance bref, en lâchant prise de son conditionnement psychologique. Quand on se met vraiment à "lâcher prise" et qu'on cultive cette habitude, le conflit intérieur, l'irritation, la brûlure de dukkha (la souffrance) disparaissent graduellement et l'on goûte de plus en plus souvent cette paix intérieure qui trouve son comble dans le nirvana On devient moins dépendant, moins exigeant, moins compliqué, moins éparpillé et isolé, moins pressé, moins pétri de besoins et de désirs de toutes sortes. On est plus sain, plus complet, plus heureux et plus sage. On se sent neuf.
Lama Surya Das
La notion de lâcher prise est compliquée pour nous, mais pas impossible, pratiquons un exercice physique simple et explicite pour démontrer ce qu’est le lâcher prise !
Prenez un verre d’eau que vous tenez à bout de bras tendu et visualisez, imaginez que ce verre d’eau est une situation difficile ou toxique que vous vivez en la supportant sans joie, juste parce qu’il faut, on doit, c’est comme ça, c’est la vie…
Donc c’est léger un verre d’eau… pendant une minute, ça va… deux minutes, ça peut aller mais bon ça commence à nous mettre en tension… trois minutes ça commence à peser un peu, les muscles du bras commencent à émettre une douleur… quatre minutes, bon là ça commence à peser lourd, le dos est tendu, les cervicales grincent, on parle du bras qui brûle, ce si léger verre d’eau du départ pèse l’équivalent d’un seau d’eau… cinq minutes et tout le corps commence à être douloureux, une envie de crier traverse l’esprit et la colère envahit le mental… contre l’eau, le verre, l’exercice ridicule que l’on s’impose (qu’elle idée de s’infliger cela n’est ce pas?)… six minutes, on tient parce que la volonté (ou l’orgueil?) prend le dessus, on se dit quand même ce verre d’eau ne va pas me battre à ce jeu...bref on commence à se conditionner et à mettre le verre d’eau en opposition avec nous… comme la situation difficile non ? c’est bien mais les crampes et les douleurs sont si intensément désagréables…
alors que fait on ? On continue à tenir ce verre d’eau à bout de bras (déchiré de douleur) ou bien on pose le verre d’eau, on se libère, on lâche prise…
à ce moment on réfléchit était ce un combat ? Oui mais qui était l’adversaire, ce verre d’eau qui n’est qu’un verre d’eau, bref qui est ce qu’il est ? Ou bien nous même dans notre entêtement à subir des tensions inutilement éprouvées ? Est ce que l’on a rien fait (comme le suggère l’idée de lâcher prise!) non on a lâcher le verre d’eau ce qui est une action particulièrement libératrice !
Il n’y a aucun vainqueur, il n’y aucun perdant, le lâcher prise est une manière de s’offrir de l’empathie, d’écouter ses besoins, de s’aimer plus que tout au monde car personne ne le fera mieux que vous. Et quand vous vous aimez, l’univers s’aime, la souffrance recule d’un cran (le votre) vous avez créé un paradis nirvana dans l’instant présent par le biais de la compassion que vous vous apportez… vous approchez du Nirvana à ce moment là car vous sortez de votre enfer !
Pour en revenir à mon introduction quant à la souffrance du monde, ne vous infligez pas le devoir d’orgueil de porter la souffrance du monde c’est une vaste quête que même Bouddha ou Jésus Christ n’ont réussi !
Portez votre attention à votre propre souffrance et offrez vous la libération, le lâcher prise, ensuite quand vous avez intégrer cela, l’amour sans condition de ce que vous êtes, votre corps, votre esprit fort et faible, votre histoire, vos qualités et vos défauts...bref votre incarnation présente quand vous vous offrez cela, vous êtes riche d’amour et vous pouvez alors l’offrir à votre entourage, vos proches, ceux qui vous sont important, et quand vous aurez réussi dans cet espace là alors vous pourrez l’offrir au reste du monde car vous serez à l’état de Bouddha ou de Christ… ou tout autre être éveillé que vous appréciez !
*Dharma médite et trouve entre son ombre et sa lumière un juste milieu au relief arc en ciel*