24 Octobre 2020
Mythes et légendes chinoises
La plupart des cultures possèdent leurs propres mythes — dans la civilisation occidentale, il existe le Livre de la Genèse et les poèmes épiques d'Homère, par exemple. Les chinois ont également des légendes décrivant les origines divines de leur culture. Cette mythologie a continué à se développer à travers les générations, créant un folklore incroyablement riche. Les contes et légendes sont souvent dispersés entre de nombreuses sources différentes qui, une fois mises ensemble, révèlent une vaste tapisserie regorgeant de détails. (source https://fr.shenyunperformingarts.org/)
« Le monde céleste est comme le monde terrestre : l’Auguste de Jade règne, il a des ministres, une administration puissante et pointilleuse, un personnel nombreux. Chacun est jugé sur ce qu’il fait. Des rapports sont transmis du bas au plus haut de l’échelle sociale. Des éloges et des blâmes sont distribués : avancement, rétrogradation et même destitution sont monnaie courante. Les dieux ne sont pas immuables. Souvent de nouveaux dieux remplacent les anciens. Il faut dire que la plupart des dieux chinois sont d’origine humaine. Ce sont des hommes déifiés après leur mort. La ressemblance entre le Ciel et la Terre va très loin, puisque l’on considère que le ciel possède neuf étages avec neuf portes superposées comme il y a neuf orifices dans le corps humain. Le corps humain est un microcosme dont chaque élément correspond à un élément du macrocosme. La tête est le ciel, les pieds sont la Terre, les membres correspondent aux quatre saisons et les articulations sont aussi nombreuses que les jours de l’année lunaire, les yeux sont le Soleil et la Lune, le souffle et le sang sont le vent et la pluie. Nous possédons cinq viscères comme il y a cinq éléments dans la nature : le foie correspond au bois, le cœur au feu, les poumons au métal, les reins à l’eau et la rate à la Terre. »
Dans chaque village le dieu du Sol est représenté par un monticule, un arbre ou une pierre dressée. c’est un lieu sacré où l’on se réunit pour célébrer les fêtes, les récoltes, annoncer un événement important, échanger les biens et besoins, honorer les mariages et décès, transmettre la tradition orale. Un lieu fédérateur de la communauté, ce dieu qui n’en est pas vraiment un excepté pour le village est plutôt un esprit bienveillant, symbolisant un espace fédérateur et protecteur du village, mais il manifeste la présence d’un monde supérieur invisible inhérent aux croyances de la société collective qu’est le village.
(source : Larousse des Mythologies du monde, de Fernand Comte, éditions Larousse)
Le Tǔ Dì Lǎo Yé (土地老爷) « l'Ancêtre de la Terre » comme on l'appelle, est un Esprit/Dieu Protecteur d'une parcelle de territoire, une sorte de notable ou de "Garde-Champêtre Céleste", chargé des intérêts de la portion plus ou moins grande d'un terrain donné, confié à sa garde. Il ne faut pas le confondre avec Dà Shè (大社) le « Grand Esprit de la Terre », qui a sous sa seule autorité les sous-préfectures, les préfectures, ou même les provinces. Les humbles Tǔ Dì Lǎo Yé doivent se contenter d'une petite section du pays, comme un village, une montagne ou une simple commune.
Les Esprits/Dieux Protecteurs que sont les Tǔ Dì se divisent en cinq grandes sphères administratives :
« les Patrons du Sol » de la Sphère Verte de l'Est ;
« les Patrons du Sol » de la Sphère Rouge du Sud ;
« les Patrons du Sol » de la Sphère Blanche de l'Ouest ;
« les Patrons du Sol » de la Sphère Noire du Nord ;
« les Patrons du Sol » de la Sphère Jaune du Centre ;
Ces cinq Tǔ Dì appartiennent aux cinq grandes familles ou branches d'Esprits/Dieux Protecteurs, qui se divisent l'administration des cinq parties de l'empire, désignées par les cinq couleurs conventionnelles.
(source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tudigong)
La création du monde selon la mythologie chinoise
Une légende en Chine raconte qu’en un temps lointain très lointain, au sein d’un espace infini où le rien était le tout sous la forme d’une masse immense en aspect d’œuf, où se mêlaient le Ciel et la Terre, l’obscurité et le chaos, l’ombre et la lumière, le yin et le yang, tous étaient assemblés en confusion anarchique .
Au fil d’un temps infini, de cet œuf primitif naquit, des interactions entre tous ces éléments, le premier être cornu et poilu, un géant au nom de Pan Gu ou P’an Kou. De ce chaos soupe primordiale, P’an Kou émergea, dormit et grandit, pendant dix huit mille longues années. À son réveil il fut surprit par le silence, l’obscurité et ressenti un grand ennui et un puissant étouffement, fort troublant. De frustration et de colère il ouvrit se immenses mains et ses bras colossaux, conjura une hache magique pour éclater la paroi de l’œuf. Dans un bruit de tonnerre, l’œuf se brisa en deux et tous les éléments figés depuis des milliers d’années se répandirent en tous sens.
Alors le Ciel et la Terre se constituèrent, les éléments yang formèrent le ciel, les éléments yin formèrent la terre. Tout ce qui était léger et clair s’envola, tout ce qui était sombre et lourd descendit. P’an Kou s’inquiétait que tout cela se rassemble à nouveau, se trouvant au milieu, il se mit entre eux et chaque jour se transformait neuf fois, tantôt dieu du ciel et tantôt être saint de la terre de trois mètres en trois mètres il séparait les éléments. Ce travail fut long, fastidieux et solitaire, mais P’an Kou, le géant consciencieux l’endura pendant six millions cinq cent soixante dix mille jours, encore dix huit mille ans, jusqu’à ce qu’il soit satisfait et certain que les éléments enfin stabilisés continu leur danse et leur mouvement. Alors il s’allongea dans un puissant fracas et mourut. Et c’est de cette mort que la transformation miraculeuse opéra la mise en place de l’univers, des planètes, de la terre, de la galaxie.
Et voilà comment P’an Kou est devenu l’ancêtre des dix mille êtres de l’univers. Son souffle devint brise printanière, le vent de vie, sa voix le tonnerre secouant le ciel et la terre, son œil gauche le soleil et son œil droit la lune, ses cheveux et sa barbe la multitude d’étoiles, ses membres et son corps, les hautes montagnes, son sang les fleuves et les rivières, ses veines les routes de toutes les directions, ses muscles les champs fertiles, ses dents et ses os sont les perles, le métal et les pierres, les poils de sa peau la végétation et sa sueur la pluie, la rosée… un monde immense et complexe est ainsi né de P’an Kou, l’être primordial issu de l’œuf cosmique. L’esprit de P’an Kou n’a jamais disparu pour ainsi dire, il est en tout, transformé, transmuté dans la matière, les être humains.
La culture chinoise antique, basée sur cette légende considère la terre comme un endroit où les dieux et les humains mortels vivent en étroite relation, la culture est d’inspiration divine et porteuse de la sagesse et de l’évolution de la civilisation chinoise.
On trouve des gravure du Créateur du monde tenant en ses mains le symbole du Yin (le féminine passif et obscur) et du Yang (le masculin actif et éclairé) cohabitant à l’intérieur de cet œuf originel qu’est l’univers.
article à suivre pour découvir d'autres divinités chinoises...